Noir Boy George + Jessica93

Enfance dans le carcan judeo chrétien français classique, jeunesse floue et certainement traumatique, adolescence ingrate sauvées par la consommation de produits stupéfiants, rentrée dans l’âge adulte via la musique, car seule la musique est un soulagement. Après avoir joué dans plusieurs groupes avec ses amis à Metz (A.H.Kraken, Scorpion Violente, Plastobeton, 20.000 punks, The Anals, 1400 points de suture, The Dreams, Le Chomage….) Noir Boy George reste un mec tout seul. Seul mais bien accompagné d’un synthé modifié, d’une boite à rythme et des paroles qui parlent principalement d’amour, de polytoxicomanie et d’amour polytoxique.
Jessica93 chez Born Bad, ça va mal finir en beauté, on le sait, mais restons calmes. Geoffroy Laporte, à nouveau seul contre tous, joue solo perché sur une boite à rythmes aux patterns d’avant-guerre du Golfe. Il alterne basse et guitare pour construire des boucles âpres et saturées, sur lesquelles il gueule doucement. C’est là que ça se corse : chaque clan le veut parmi les siens. Grunge, y’a comme un parfum oui, mais Jessica est pas nécrophage. Punk, certes, mais on parle plus de circuit de diffusion que d’identité. Cold wave, question d’ambiance, mais il a ni le matos ni le sérieux. La horde rock, sûre d’elle, l’a entendu chanter les cheveux dans les yeux, et vu jouer de la gratte plutôt que de la guitare…mais il a pas pris sa carte au Parti. Le Metal avait un truc à dire mais personne l’a écouté, à tort. Peut-être est-il temps de lui foutre la paix stylistique des braves, et d’apprécier que Jessica93 a érigé en musique de confort sa recette très personnelle du bouillon de seum.